CBD et Projet de Loi de Finances 2026 : La future taxe qui inquiète la filière française
Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit d’introduire une taxe sur plusieurs produits à base de CBD. L’article 23 du texte présenté fin septembre à l’Assemblée nationale propose de fiscaliser les formes destinées à l’inhalation : fleurs, résines, e-liquides.
Si cette mesure venait à être adoptée, elle modifierait en profondeur l’économie du secteur. Plusieurs syndicats de la filière ont déjà exprimé leurs craintes. Pour vous, acteur du secteur et consommateur régulier, cette réforme pourrait transformer vos habitudes de vente ou d’achat. Voici ce qu’il faut savoir.
SIGNEZ LA PÉTITION « Sauvons la filière du CBD en France ! Pas de hausse de taxes sur le CBD ! » lancée par l’Union des Professionnels du Cannabis Bien‑être et Détente (UPCBD).
Le point de départ : le Projet de Loi de Finances 2026
Le 14 octobre 2025, Bercy dépose le PLF 2026 à l'Assemblée nationale. Vous consommez du CBD régulièrement ? Vous gérez une boutique ou un site e-commerce ? Ce texte budgétaire va impacter directement votre quotidien et votre activité. Le gouvernement vient d'inscrire le cannabidiol dans sa liste des produits à taxer et à encadrer strictement.
L'article 23 du projet contient trois mesures qui changeront la donne.
• Première mesure : Une taxe risque de frapper les fleurs, les résines et les e-liquides au CBD.
• Deuxième mesure : La vente en ligne de ces produits fumables pourra être interdite.
•Troisième mesure : Seuls les buralistes agréés pourront les distribuer.
Pour vous, consommateur, cela signifie des prix en hausse et moins de choix d'achat. Pour vous, professionnel, cela signifie une révision complète de votre modèle économique.
Bercy table sur des dizaines de millions d'euros de recettes fiscales. Le marché français pèse aujourd'hui 700 millions d'euros. L'administration fiscale voit dans le cannabidiol une source de revenus exploitable au même titre que l'alcool et le tabac. Cette approche budgétaire ignore pourtant les spécificités du CBD et les efforts des acteurs qui ont construit cette filière.
Le calendrier législatif suit son cours. L’examen à l’Assemblée nationale a démarré en octobre 2025 avec des discussions prévues jusqu’à la mi-décembre. Le texte pourrait ensuite passer au Sénat en fin d’année ou début 2026. Si le projet est adopté dans les délais, son application pourrait intervenir au cours du premier trimestre 2026.
Si vous tenez une boutique, vous devez anticiper dès maintenant : stocks à écouler, fournisseurs à alerter, clientèle à informer. Si vous achetez régulièrement en ligne, profitez-en maintenant : ça pourrait devenir plus compliqué pour certains formats. Le compte à rebours a démarré pour tous les acteurs de la filière !
Quels produits CBD sont concernés ?
Vous vendez ou consommez des fleurs CBD ? Vous proposez des résines à la vente ? Vous distribuez des e‑liquides au cannabidiol ou des pré-rolls prêts à l’emploi ? Ces formats figurent parmi les premiers visés.
• Les fleurs brutes ou pré-dosées entreraient dans le périmètre fiscal dès qu’elles sont commercialisées pour être chauffées ou vaporisées.
• Les résines extraites sous forme compressée ou en poudre suivent le même traitement.
• Les e-liquides destinés aux vapes et pods seraient concernés dès qu’ils contiennent du CBD isolé ou à spectre large sous forme fluide.
• Les pré-rolls utilisés en point de vente comme produit prêt à inhaler sont également mentionnés dans les échanges parlementaires.
Pour tous ces formats, l’administration prévoit une fiscalité par volume sur le même principe que les accises tabac : x euros par gramme ou par millilitre.
Ce choix soulève une série d'effets en chaîne. Pour vous, revendeur, chaque gramme distribué entraînera une obligation déclarative. Pour vous, consommateur, chaque achat subira une hausse mécanique. Le prix public évoluera en fonction du dosage, du conditionnement et du canal de vente. Le flou actuel sur les taux appliqués ne bloque pas le processus : la mesure figure bien dans la trajectoire budgétaire.
CBD et consommateurs : Ce que cette taxe pourrait changer pour vous
Vous consommez des fleurs de CBD pour vous détendre le soir ? Vous vapotez du cannabidiol pour apaiser certaines tensions ? Vous commandez vos produits habituels en ligne ? Le projet de loi pourrait bousculer votre routine.
Une hausse des prix à prévoir
Chaque gramme de fleur, chaque millilitre d’e‑liquide pourrait subir une taxation fixe en plus de la TVA. Le coût final augmenterait donc mécaniquement. Les boutiques devront intégrer cette charge dans leurs tarifs. Si vous consommez régulièrement, le budget mensuel risque d’évoluer rapidement.
Un accès plus limité aux produits inhalables
Aujourd’hui, vous pouvez commander vos fleurs et vos cartouches CBD en ligne sur des sites spécialisés comme Origine CBD. Si le texte est adopté tel qu’il a été présenté, cette possibilité disparaîtra pour les formats inhalables. Vous devrez alors vous déplacer dans un point de vente physique agréé. Le choix risque d’être réduit et la disponibilité dépendra des stocks en boutique.
Moins de diversité dans les gammes
Beaucoup de marques indépendantes pourraient se retirer du segment. Le modèle économique deviendrait trop contraignant. Certaines variétés puissantes, certaines cartouches aux néo-cannabinoïdes ou résines à spectre large pourraient ne plus être proposées.
Une pression sur la qualité
Les produits les plus qualitatifs exigent un sourcing rigoureux, une extraction propre et une formulation maîtrisée. Cette exigence a un coût. Si la fiscalité monte et que les ventes baissent, les marques pourraient revoir à la baisse leurs investissements sur la qualité.
Un retour des circuits non déclarés
Plusieurs acteurs de terrain le redoutent. Si les points de vente légaux ferment, les fleurs pourraient réapparaître dans des circuits non encadrés. Avec moins de traçabilité, moins d’analyses, moins de garanties sur la composition.
Si vous souhaitez continuer à choisir vos produits CBD en toute liberté, vous pouvez agir concrètement. L’UPCBD (Union des Professionnels du Cannabis Bien-être) a lancé une pétition en ligne. Elle demande au gouvernement de retirer cette taxe ciblée sur les formats inhalables et de reconnaître la spécificité du cannabidiol.
Vous pouvez signer cette pétition sur Change.org : Sauvons la filière du CBD en France ! Pas de hausse de taxes sur le CBD !
Vente réservée aux buralistes : Qu'est-ce que ça change ?
Le texte présenté par Bercy inclut une orientation forte : confier la distribution des produits CBD inhalables aux buralistes agréés. Cette décision s’appuie sur le modèle du tabac. Elle repose sur un argument logistique : les buralistes disposent déjà d’un réseau réglementé, contrôlé et encadré par les Douanes.
Si vous gérez une boutique indépendante, ce changement transformerait votre fonctionnement quotidien. Vous ne pourriez plus vendre directement de fleurs, de résines ou d'e-liquides si la mesure était adoptée en l’état. L'accès au marché passerait par un agrément délivré sous condition. L’administration pourrait alors limiter le nombre d'acteurs autorisés.
Pour vous, professionnel déjà établi, le canal de distribution actuel deviendrait caduc. L’approvisionnement, le stockage, la facturation, la fiscalité : tout le schéma serait recalibré sur les règles déjà en vigueur dans les débits de tabac.
Du côté consommateur, la situation évoluerait aussi. Vous devriez vous rendre dans un point de vente agréé pour acheter des produits à inhaler. Vous ne pourriez plus passer commande depuis un site spécialisé comme Origine CBD ni recevoir votre sachet en 48 h.
Le gouvernement ne l’a pas encore confirmé par décret, mais les échanges parlementaires orientent clairement la distribution future vers les buralistes. Plusieurs syndicats du secteur CBD ont déjà exprimé leur opposition à cette idée. Vous retrouverez ces réactions plus loin dans cet article.
CBD vs Tabac : Pourquoi cette comparaison pose problème ?
L’article 23 du PLF 2026 propose d’appliquer une fiscalité inspirée du tabac aux produits CBD destinés à l’inhalation. Cette approche alimente la controverse. D’un côté, l’État avance des arguments budgétaires. De l’autre, les professionnels de la filière dénoncent une assimilation qu’ils jugent incohérente sur les plans scientifique, médical et commercial.
Le CBD ne provoque aucun effet euphorisant. Il ne modifie ni le comportement ni l’état de conscience. Il ne déclenche aucune accoutumance. Il n’entre dans aucune des catégories d’addictologie reconnues par les autorités de santé. Plusieurs études confirment un profil de sécurité élevé. L’Organisation mondiale de la santé a même publié une évaluation favorable dès 2018. Aucun document scientifique n’établit de lien entre le cannabidiol et les pathologies liées au tabac.
Cette différence de nature justifie un traitement réglementaire distinct. Pourtant, le texte du PLF repose sur une analogie fonctionnelle : produits à fumer = accises. Vous proposez des fleurs CBD à inhaler ? Vous vendez des cartouches pour vaporisation ? Vous êtes automatiquement associés à un dispositif conçu pour le tabac. Cette logique introduit une confusion tant pour vous que pour vos clients.
Sur le terrain, cette assimilation crée des tensions. Certains consommateurs refusent d’acheter des produits CBD soumis à la même fiscalité que les cigarettes. D’autres professionnels redoutent un effet domino : contrôle douanier renforcé, restrictions à l’importation, quotas imposés, mentions sanitaires sur les emballages.
Les syndicats de la filière réclament une reconnaissance claire de la spécificité du CBD. Une plante riche en cannabinoïdes non psychotropes ne peut se traiter comme un produit combustible à base de nicotine.
Les réactions de la filière CBD française
L’annonce d’une fiscalité sur les produits CBD inhalables a provoqué une mobilisation immédiate dans la filière. Plusieurs syndicats, collectifs de professionnels, grossistes et détaillants ont exprimé une opposition claire au projet.
L’UPCBD (Union des Professionnels du Cannabis Bien-être) a lancé une pétition nationale sur Change.org. Retrouvez cette pétition ici : Sauvons la filière du CBD en France ! Pas de hausse de taxes sur le CBD !
De nombreux CBD shops se sont également exprimés sur leurs réseaux sociaux. Plusieurs chaînes de distribution ont diffusé des affiches en boutique pour alerter leur clientèle. La majorité des messages relayés pointent les conséquences attendues : hausse des prix, réduction de l’offre, disparition de centaines de points de vente, blocage de l’innovation.
Du côté des producteurs, la tension est également palpable. Plusieurs structures artisanales évoquent un modèle devenu intenable. Une fiscalité par gramme appliquée en amont de la vente écraserait leurs marges. Les circuits courts perdraient leur intérêt. L’équilibre économique des cultures en France s’en trouverait fragilisé.
Pour les plateformes e-commerce, le risque porte sur l’interdiction de vente à distance. De nombreuses boutiques en ligne réalisent plus de 70 % de leur chiffre d’affaires grâce à la vente de fleurs et de résines. Supprimer ce canal reviendrait à neutraliser leur activité.
En parallèle, les inquiétudes s’étendent aux emplois générés par le secteur. Les syndicats parlent de plusieurs milliers de postes menacés. Ils craignent une régression du marché légal au profit des circuits informels. La profession redoute une instabilité juridique durable incompatible avec les investissements et le développement des gammes à base de cannabinoïdes alternatifs.
Les acteurs attendent désormais les arbitrages parlementaires. Plusieurs appellent à un dialogue technique fondé sur les données scientifiques disponibles. La filière s’organise pour défendre ses positions lors des prochaines discussions à l’Assemblée nationale et au Sénat.